1905, Angleterre. Sébastien, duc de Chevron, est le stéréotype même de la jeunesse aristocratique sous le règne d’Édouard II (1841-1910). Il se sent quelque peu enfermer dans un carcan de convenances tout en ayant un comportement souvent frivole.
L’auteure brosse un portrait sans concession de l’aristocratie britannique avec tous les faux semblants et les apparences du à son rang. Au fil des 250 pages, nous avons sous les yeux une véritable fresque de cette période entre respect des convenances et modernité. Il s’agit véritablement d’une vision particulière de cette période. L’intérêt réside dans le recul minime de l’auteure puisqu’elle écrit son roman en 1930 où cette période de mutation de la société anglaise se prolonge. La question de la fatalité de la condition d’héritier est très présente. Il s’agit de ce chemin tout tracé de ces jeunes gens qui, de génération en génération, répètent le même schéma.
J’ai beaucoup aimé ma découverte de Vita Sackville-West notamment grâce à sa plume ironique. Elle use également de beaucoup de descriptions que j’ai beaucoup apprécié. On ressent aussi le charme à l’anglaise. Les personnages sont tous très intéressants. Très vite ils nous semblent familiers. Malgré leur avenir tout tracé, pour certains, ils se posent des questions sur leur rôle et sur leur place dans cette société anglaise. Dans son écriture, on ressent aussi beaucoup de nostalgie face à ce changement de société.
» Ce que j’aime par dessus tout, c’est rouler à côté de vous dans votre voiture de course ; alors, j’ai l’impression qu’on pourrait se casser la tête à tout instant. Je crois qu’on n’aime vraiment la vie que dans le danger. En attendant, je vous aime plus que tout au monde, disait-elle, l’entourant de ses bras, et cela me suffit ; au moins, j’ai l’impression d’exister, comme un arbre, une pierre, d’être quelque chose que l’on voit, que l’on touche, une chose qui n’est pas seulement dans notre imagination. Peut-être que demain il n’y aura plus rien ; aujourd’hui, c’est là, là, disait-elle, en le serrant plus fort et appuyant sur le mot, comme si quelque terreur superstitieuse lui soufflait de saisir au vol la minute qui s’enfuyait. »
Lu en lecture commune avec Claire, Bianca, Céline, Emmanuelle et Karine.
Lu dans le cadre du mois anglais de juin 2013 organisé par Titine et Lou.
Fanny
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Très beau billet Fanny ! Contente d’avoir partagé cette nouvelle lecture avec toi et la découverte de Vita Sackville-West, comme toi j’ai beaucoup aimé ce très beau texte et la plume acide de l’auteure
Tout pareil pour moi. C’est vraiment un plaisir de lire ces livres avec vous toutes. 🙂
Bel article Fanny ! Je suis contente d’avoir partagé la découverte de Vita Sackville-West avec toi, d’autant plus qu’elle était très bonne 🙂
C’est un plaisir également pour moi. En plus la couverture m’a fait découvrir un peintre que je connaissais pas. Tout est bon dans un livre! 😀
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C’est un très beau livre pour lequel j’avais eu un véritable coup de coeur.
J’ai eu l’occasion de lire ton article. Tu en as parlé avec beaucoup de passion! 🙂
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