Le jardin blanc de Stéphanie Barron / Rentrée littéraire 2013

En 2008, Jo Bellamy, paysagiste, se voit confier un travail particulier. En effet, un riche américain lui demande de reproduire à l’identique pour sa nouvelle propriété le célèbre Jardin Blanc de Sissinghurst (Royaume-Uni) appartenant à Vita Sackville-West et son mari Harold Nicolson. Une fois arrivée dans le Kent pour commencer ses relevés, elle fait une étrange découverte. Dans une cabane à outils elle retrouve un carnet qui renferme bien des mystères. Tout rappelle l’écriture et le style de Virginia Woolf, grande amie de Vita, mais les dates ne correspondent pas. Plusieurs questions se font jour : Et si Virginia Woolf ne s’était pas suicidée le 28 mars 1941 ? Pourquoi le grand-père de Jo s’est-il, lui aussi, donné la mort avant qu’elle ne parte pour l’Angleterre ?

Nous avons donc à faire à une réécriture de la mort d’une auteure célèbre du début du XXe siècle : Virginia Woolf. Je n’ai jamais lu un seul de ses romans. Autant vous dire que j’ai appris beaucoup de choses en lisant ce livre. Il est d’ailleurs très facile de démêler les faits historiques de la fiction pendant notre lecture. On en apprend également beaucoup sur la vie de Vita Sackville-West durant la seconde guerre mondiale ainsi que sur leur petite communauté d’intellectuels : le Bloomsbury Group.

Le gros point faible de ce roman est l’intrigue qui n’est pas particulièrement poussée ni très originale. Elle aurait surement mérité d’être un peu plus fouillée. En effet, nous sommes censés suivre les héros dans la recherche d’un fragment de document perdu. Or, leur progression est trop facile et les obstacles aisément surmontables. C’est dommage car il y a tout un contexte propice à la mise en place d’une aventure passionnante et haletante.

Stéphanie Barron a une écriture fluide et maitrisée. Cependant quelques tournures de phrases très localisées m’ont paru étranges à certains moments. Ceci est surement dû à la traduction. J’ai parfois eu du mal à bien identifier les liens entre les personnages entourant Vita et Virginia. Mais une fois le roman bien lancé, il n’y a plus eu de problème. L’auteure a une très bonne maitrise de l’horticulture. Elle décrit avec précision et une certaine admiration ce jardin blanc. Ces détails laissent rêveurs et m’ont fait voyager car j’ai retrouvé l’ambiance des jardins anglais. Dans le roman, il est clair que le jardinage est un exutoire et un pied de nez à la guerre qui fait rage et aux bombardements. Un joli paradoxe.

Il s’agit d’un bon roman servi par une belle écriture. Il est très certainement divertissant mais aurait mérité une intrigue davantage travaillée. Cependant il reste agréable à lire et les pages se tournent toutes seules malgré ses quelques petits défauts. Je retiendrais de ce livre des connaissances sur le Bloomsbury Group ainsi que les descriptions horticoles.

Merci aux éditions Robert Laffont – NiL, à Christelle ainsi qu’à Cécile pour l’envoi de ce roman.

Fanny

12 réflexions sur “Le jardin blanc de Stéphanie Barron / Rentrée littéraire 2013

  1. Stéphanie Barron a écrit de très bons romans policiers qui mettent en scène Jane Austen dans le rôle du détective. Ils sont, de mon point de vue, assez complexe… Je suis curieuse de ce qu’elle a fait de Virginia Woolf ! Merci pour cette chronique!

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