Le Quatuor de Yaron Zilberman

Le Quatuor

 

Synopsis: Lorsque le violoncelliste d’un quatuor à cordes de renommée mondiale apprend qu’il est atteint de la maladie de Parkinson, l’avenir du groupe ne tient plus qu’à un fil. Entre les émotions refoulées, les égos et les passions incontrôlables qui se déchaînent alors, la longue amitié qui unit les quatre virtuoses menace de voler en éclats. À la veille du concert qui célèbrera leur vingt-cinquième et sans doute ultime anniversaire, seuls leurs liens étroits et le pouvoir de la musique peuvent encore préserver ce qu’ils ont construit.

Le film montre l’enchevêtrements des relations artistiques et personnelles d’un groupe très restreint c’est à dire les membres de ce Quatuor auxquels on peut ajouter Alexandra (Imogen Poots)  jeune violoniste et la fille de deux membres du Quatuor Juliette (Catherine Keener) et Robert (Philip Seymour Hoffman). Cette densité et cette tension au sein d’un groupe si fermé est à la fois la force et la faiblesse du film. En effet, à force de multiplier les conflits le film perd en réalisme.

Il a en tout cas le mérite de traiter de thèmes assez difficiles comme la maladie et la vieillesse chez un artiste parfaitement interprété par Christopher Walken. D’autres thèmes sont plus classiques comme la crise d’un couple de quinquagénaires ou encore la lutte d’égo  et la quête de perfection artistique (difficile selon moi de traiter ce dernier thème mieux que Darren Aronofsky dans Black Swan). Le casting est excellent Christopher Walken déjà évoqué mais aussi Catherine Kenner et Phillip Seymour Hoffman en couple qui se déchire.  Je n’aurais a priori pas imaginé Mark Ivanir (vu dans 360) en musicien mais il s’en tire très bien en travailleur acharné et perfectionniste! Enfin, Imogen Poots est désormais une jeune actrice à suivre très attentivement!

On y trouve évidemment de multiples références à la musique et à la vie des compositeurs. On voit ainsi à travers le film une façon de vivre la musique différente pour chaque personnage. C’est ce qui les rend si complémentaires. Cependant, le film est largement accessible à ceux qui ne sont pas passionnés de musique classique.

Ce film vaut donc pour son casting et sa densité émotionnelle qui le rapproche par exemple des films d’Asghar Farhadi. Mais avec ses nombreux conflits et dilemmes au sein d’un groupe très fermé  le film perd an réalisme.

 

Kheira

 

 

 

Films vus en Mars par Kheira (1)

Amour

Amour

Amour de Michael Haneke: Un cinéma de ma ville a eu la bonne idée de remettre quelques séances dans la foulée des prix remportés en février par ce film. Je dois avouer qu’au moment de sa sortie je n’ai pas eu le « courage » d’aller le voir, il me semblait trop déprimant. Il faut dire que les choses sont claires dès le générique (sans musique) on voit le sort final des personnages. Ensuite le film est un flash-back qui montre la vie de ce couple bourgeois passionné de musique. Au début j’ai trouvé leur façon de s’exprimer un peu trop « théâtrale » tous les mots semblent trop bien articulés, posés mais cette impression s’est dissipée au bout d’un moment. Compte tenu du sujet j’ai trouvé le style très froid, clinique de Michael Haneke très adapté. Il décrit parfaitement les aggravations progressives de l’état de santé de Anne. Il montre également la volonté d’isolement et d’extrême discrétion du couple face aux (rares) visites ou questions de leur entourage comme l’illustre très bien l’ambiance gênée lors de la visite d’un ancien élève devenu un pianiste célèbre. Isabelle Huppert interprète très bien le rôle de la fille unique de ce couple qui en peu de scènes traduit l’incompréhension, le décalage entre ses préoccupation et celles de ses parents et surtout l’impuissance face à cette situation. Les deux acteurs principaux Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant sont excellents, Jean-Louis Trintignant transmet parfaitement une certaine expression menaçante. Le générique de fin est comme celui du début sans musique et nous laisse sur une impression glaçante.

Au bout du conte

Au bout du conte

Au bout du conte d’Agnès Jaoui: Ce film m’a plu davantage pour son ambiance féérique (sans aucun élément surnaturel) que pour ses histoires pas toujours très « dramatisées ». Beaucoup de personnages sont personnages attachants comme Sandro ou Clémence. En revanche le personnage « principal » Laura interprété par Agathe Bonitzer est un peu agaçante, semblant en permanence insatisfaite. Quelques éléments m’ont semblé peu clairs comme la remarque de Laura sur la vie « très libre » de sa tante ce qui est loin d’être évident dans le film. Les acteurs sont bons, on peut particulièrement souligner les prestations de Benjamin Biolay dans le rôle du loup à la fois séduisant, classe et effrayant et Jean-Pierre Bacri dans celui du râleur plus il râle plus il me plaît!

Hansel et Gretel

Hansel et Gretel

Hansel et Gretel de Tommy Wirkola: Ce divertissement m’a franchement déplu. Avec ses instruments modernes anachroniques tel une sorte d’électrocardiogramme, son troll au grand coeur… bref les éléments ajoutés à l’histoire dorigines ne m’ont pas convaincu. Les acteurs Gemma Arterton et Jeremy Renner  font ce qu’ils peuvent pour porter le film mais c’est insuffisant. En outre les personnalités des sorcières ne sont pas suffisamment développées, la scène de séduction près du lac entre une sorcière et Hansel est je l’espère pour le réalisateur une parodie. Le générique du film , le jeune personnage de « fan » avant l’heure sont quelques rares éléments positifs bienvenus. J’espère que la suite (qui est déjà prévue) sera de meilleure qualité.

Lore

Lore

Lore de Cate Shortland: La bande-annonce m’avait intéressé par son contexte (la chute des nazis vu du point de vue d’une famille qui adhère à ses idées et dont le père a exercé des fonctions au sein du régime). De plus l’ambiance semblait  particulière et encore intensifiée par la rencontre entre Lore et un jeune homme qui se présente comme rescapé des camps. J’ai été assez surpise par les nombreuses scènes assez crues et dures (cadavres, lutte pour la nourriture..). La lutte de Lore pour se rendre chez ses grands parents tout en protégeant ses frères et soeurs dont un bébé est forcément émouvante. L’influence du jeune homme sur cette fratrie et la fascination qu’il exerce sur eux est intéressante. La fin illustre bien les conséquences de ces évènements sur la personnalité de Lore. Il s’agit donc d’un film âpre dont le fond est adouci par une manière de filmer assez…douce.

20 ans d'écart

20 ans d’écart

20 ans d’écart de David Moreau: Comédie française très fraîche, acteurs sont bons particulièrement Pierre Niney (que j’avais déjà apprécié dans Comme des frères) qui a une pêche, des allures de gaffeur. Les personnages secondaires son très réussis également et hauts en couleur. J’ai particulièrement ri devant la scène lors de laquelle le père de Balthazar (joué par Charles Berling) tente de se faire passer pour un alcoolique déprimé!

Le monde fantastique d'Oz

Le monde fantastique d’Oz

Le monde fantastique d’Oz de Sam Raimi: Pour une fois la 3D est utilisée à très bon escient et cela fait plaisir! Le film est fidèle à l’esprit de l’histoire du magicien d’Oz. Il débute un peu lentement, le temps de mettre en place tout cet univers, les choses s’accélèrent heureusement dans la seconde partie du film donnant lieux à des combats particulièrement originaux. Humour est très présent notamment à travers le personnage du magicien incarné par James Franco à la fois séduisant et un peu agaçant aussi! Cela reste assez optimiste et gentillet il ne faut s’attendre à quelque chose sombre ou de violent.