Instinct primaire de Pia Petersen / Rentrée littéraire 2013

La collection Les affranchis des éditions NiL regroupe des œuvres épistolaires. En effet, chaque livre est une lettre destinée à une personne. Ici Pia Petersen écrit à son ex-compagnon. Elle lui expose tout l’amour qu’elle lui porte mais aussi sa façon de voir la vie et en particulier la vie de couple. Leur histoire n’a pas fonctionné puisque qu’elle ne souhaitait pas se marier ni avoir d’enfant alors que lui si. Dans cette lettre, Pia Petersen se confie à lui sur ses regrets, ses doutes passés et ses convictions les plus intimes.

Comme vous l’aurez compris, il s’agit d’un récit engagé d’une femme qui croit fort en ses convictions. Dans son passé, face à des femmes atterrées à l’idée qu’elle ne veuille pas d’enfant  elle a parfois eu du mal à assumer sa pensée, elle nous l’expose sans aucune concession en utilisant ses propres mots. Elle est touchante par son humanité, ses faiblesse mais aussi par sa combativité à ne pas se plier aux normes. Ce que j’ai apprécié c’est que Pia Petersen ne dénigre pas les femmes qui ont des enfants. Elles dénoncent seulement celles qui ne respectent pas sa façon de voir les choses et de mener sa vie.

Ce livre contient également une bonne dose d’émotion puisqu’à plusieurs reprises l’auteure dévoile à l’homme qu’elle aime tout l’amour qu’elle lui porte. Mais elle ne peut renoncer à ce qu’elle est et à ce qu’elle ressent au plus profond d’elle-même. Il s’agit d’une belle preuve de sincérité, d’honnêteté, de tolérance et de respect des choix de vie d’autrui.  Pia Petersen fait tomber les tabous avec brio et sobriété. La société nous enferme dans un rôle qui ne nous est pas forcément adapté. Il faut savoir s’affranchir de ces codes pour vivre sa vie malgré les regards et les jugements extérieurs. Il s’agit d’une lettre qui prend aussi la forme d’un manifeste et d’un coup de gueule à l’encontre des jugements. Elle dévoile une pensée intime, profonde dont ont parle peu dans notre société.

Je me suis reconnue à plusieurs reprises. En effet, à seulement 23 ans je subis déjà des réflexions de ce genre. Comme si ayant fini les études, ayant un compagnon et ayant un travail je suis seulement bonne à faire un enfant ou que ma personnalité ne sera complète seulement lorsque j’aurais donné la vie. Pour ma part, je pense qu’il est possible de s’accomplir et de devenir quelqu’un de bien en dehors de la maternité. Je trouve ça assez triste et réducteur.  Bizarrement, ces remarques ne viennent jamais de ma famille (ils savent à quoi s’en tenir avec moi) mais plutôt de collègues de travail ou de connaissances. Toujours est-il que l’idée d’avoir un enfant ou de me marier ne me vient même pas à l’esprit et pourtant je me sens très bien dans mes baskets.

Voilà un petit livre à mettre entre les mains de femmes et d’hommes pour une prise de conscience dans une société qui se targue d’être ouverte et moderne.. Qu’on soit d’accord ou non avec ce qu’expose l’auteure, il fait forcément réfléchir et nous mène vers davantage de tolérance. La conclusion : un homme ou une femme peut très bien trouver le sens de sa vie, s’accomplir, s’affirmer et faire de belles choses sans pour autant être marié ou parent. A réfléchir et à accepter…

Merci aux éditions Robert Laffont – NiL, à Christelle ainsi qu’à Cécile pour l’envoi de ce roman.

Fanny

Parce que tu me plais de Fabien Prade / Rentrée littéraire 2013

Parce que tu me plais est un roman racontant l’histoire de Théo. C’est un jeune homme de 25 ans qui ne pense qu’à jouer aux jeux-vidéos, voir ses amis, faire la fête et si possible passer des nuits avec des filles de passage. Cette vie lui convient très bien jusqu’au jour où il fait la rencontre de Diane, une fille bien sous tous rapports et bientôt mariée.

Dès le début de ma lecture, je me suis demandée où l’auteur voulait nous emmener. Théo est homme un peu borderline et ayant des réactions extrêmes. Je n’ai pas su aimer ni comprendre ce personnage ni au début ni à la fin. Dans la vie, ce genre de personnes m’agace sincèrement. Je pensais réellement que la rencontre de Diane allait le changer et lui faire voir la vie sous un autre jour. Mais non pas du tout puisqu’il n’évolue pas. J’ai surtout ressenti de la pitié à son égard. Pour moi l’auteur nous montre une jeunesse bien triste. Heureusement toutes les personnes de cette génération (pas loin de la mienne) ne se laissent pas vivre à ce point. Le public visé est, à mon sens, assez restreint car beaucoup de personnes ne se reconnaitrons pas dans le personnage de Théo ni dans cette vie parisienne débridée.

Ce livre est très court (120 pages) et se lit en une heure. L’auteur a une écriture fluide mais très directe et crue. A la lecture de ce roman, il est facile de ressentir que Fabien Prade a travaillé sur des courts-métrage grâce à son écriture très imagée, l’enchainement des scènes, les dialogues très présents et le vocabulaire du narrateur (Théo) très orale. Tout se déroule sous nos yeux sans que l’on y mette aucun effort. Une vraie réussite de ce côté là. Le format poche est très sympa avec cette couverture à rabat épaisse mais souple. Ce livre est très agréable en main.

Comme vous l’aurez compris ce roman n’a pas su me convaincre par son histoire ni par ses personnages. J’ai l’impression d’être passée à côté du sens de ce livre. Par contre, j’ai été séduite par l’écriture directe, imagée et très orale de l’auteur ainsi que l’amour qui arrive sans que l’on s’y attende et vient bousculer nos croyances et nos habitudes.

Je remercie les éditions Robert Laffont – NiL, Christelle ainsi que Cécile pour l’envoi de ce roman car malgré une petite déception toute découverte et expérience littéraire est bonne à prendre.

Interview de l’auteur :

Fanny

Le plus beau de tous les pays de Grace McCLeen / Rentrée littéraire 2013

Résumé de l’éditeur : « Mon nom est Judith McPherson. J’ai dix ans. Lundi, il s’est produit un miracle. »
Judith McPherson n’a pas grand-chose dans la vie. Elle vit avec son père John au pied des montagnes, dans une ville de « fenêtres cassées et d’hommes aux dents cassées », dans un pavillon silencieux, plein de reliques poussiéreuses, de souvenirs de sa mère qu’elle n’a jamais connue. Si la ville est entièrement gouvernée par l’économie des usines, les McPherson vivent sous l’autorité de la sainte Bible. Ils appartiennent à une secte, les Frères, qui étudient quotidiennement le texte et effectuent tous les dimanches du porte-à-porte dans les rues environnantes pour avertir de l’imminence de l’Apocalypse.

Victime de brimades à l’école, Judith trouve du réconfort dans la création, loin des regards, d’un monde en miniature avec des montagnes de papier mâché et des rivières en film alimentaire, des champs de velours côtelé marron et un miroir pour la mer. Judith l’appelle « Le Plus beau de tous les pays », d’après une phrase tirée du livre d’Ézéchiel. Un soir, Judith a une idée. Peut-être que si elle fait tomber la neige dans le plus beau de tous les pays, il n’y aura pas d’école le lundi. Lorsqu’elle ouvre les rideaux de sa chambre le lendemain, le monde par-delà sa fenêtre est devenu blanc. Et désormais, Dieu se met à lui parler. C’est là que les ennuis commencent. Les miracles ultérieurs de Judith sont plus équivoques que la neige, et surtout moins contrôlés… Et bientôt, c’est la situation des McPherson, déjà en butte au mépris du reste de la ville, qui s’en trouve bouleversée. Mais, diable, pourquoi Judith a-t-elle précisément été choisie par l’Être suprême ? Et que souhaite-t-Il réaliser grâce à elle ?

Attention chronique coup de cœur pour un roman atypique mais magistral !

Judith est une héroïne attachante et très sensible. Elle cherche une échappatoire à la culpabilité de la mort de sa mère que lui fait ressentir la grande tristesse de son père. On la suit dans ses doutes, ses pensées, ses peurs mais aussi tout l’espoir ou le désespoir qu’elle a en elle. Nous nous rendons vite compte de la difficulté pour elle de s’adapter au monde extérieur, de sortir de sa bulle, de grandir. Ce roman nous parle de tolérance, de pardon mais aussi de la difficulté de s’adapter à une certaine société et à un monde d’adulte. Elle apprend aussi beaucoup de ces erreurs et cherche à les réparer. Le père de la jeune fille est au départ plutôt antipathique. Mais nous apprenons, au fil des pages et par le biais de Judith, à l’apprivoiser, à l’apprécier et même à avoir de la sympathie pour ce personnage plein de faiblesses. Il agit souvent avec brusquerie avec sa fille mais on finit par comprendre quelles tracasseries le hantent et la protection maladroite qu’il veut apporter à sa chère Judith.

L’auteure a une magnifique écriture fluide et s’adapte à son personnage de petite fille de dix ans qui évolue et réfléchit très vite. J’ai vraiment aimé la mise en forme du récit avec ses chapitres courts qui ne permettent aucun temps mort et laisse place à un rythme soutenu et à une tension qui monte crescendo. Nous avons là un véritable page-turner que je n’ai pas pu lâcher pendant deux jours. Il se lit très vite car la sympathie pour Judith est tellement grande que nous voulons absolument connaitre son destin et la suite des évènements. Certains d’entre vous savent que je suis carrément hermétique à toute forme de religion (mais je reste très tolérante envers les croyants). Dans ce roman les allusions bibliques sont très nombreuses, elles sont toujours amenées avec beaucoup de délicatesse et donnent un sens à l’histoire et aux évènements à venir car Judith est en contact régulier avec Dieu.

Un roman touchant, atypique, haletant avec un suspens qui grimpe. Judith et son père sont des personnages attachants mais aussi étonnants. A eux deux, ils possèdent une force incroyable. Je le conseille à tous pour les leçons apportées qui remettent les pendules à l’heure. Notre petite Judith nous donne à travers sa vision des choses une belle leçon de vie. A lire et à réfléchir ensuite.

Merci aux éditions Robert Laffont – NiL, à Christelle ainsi qu’à Cécile pour l’envoi de ce roman.

Bande annonce :

Fanny

Du nouveau dans ma PAL #4

Bonjour à tous! En ce chaud et ensoleillé dimanche je vous retrouve pour un billet d’acquisition. La plupart concerne la rentrée littéraire des éditions Robert Laffont et NiL. En effet, j’en profite pour vous annoncer que j’ai l’honneur de faire partie des chanceuses qui peuvent lire quelques uns de leurs livres en avant-première. Pour connaitre mes avis, je vous donne rendez-vous à la sortie de ces petites merveilles à partir du 26 août 2013!

Réceptions rentrée littéraire Robert Laffont et NiL

J’ai déjà dévoré Le Jardin blanc de Stéphanie Barron. Parce que tu me plais de Fabien Prade m’attend gentiment. Le format est franchement sympa.

J’aime beaucoup Django Reinhardt, le fameux musicien de jazz manouche, mais je connais très peu sa vie qui parait bien mouvementer. Je sens la belle découverte arriver! C’est la bande annonce qui m’a donné envie de découvrir Le plus beau de tous les pays de Grace McCleen.

Achat neuf

J’ai dévoré et adoré le premier tome. J’avoue m’être un peu jeter sur celui-ci. Mais que faire face à un petit bijou pareil?!

Achat d’occasion

Il s’agit du 6e tome des enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt acheté pour la lecture commune mensuelle de tous les tomes de la série avec Claire, Bianca, Céline. Je l’ai déjà bien entamé.

J’ai été plutôt sage ce mois-ci. Je me ferais peut-être un peu plus plaisir en août pour mes vacances. Et vous, quelles sont vos nouvelles acquisitions?

Fanny