Ava, la femme qui aimait les hommes d’Elizabeth Gouslan

Ava

En ce moment, je suis très intéressée par les biographies mais je trouve parfois leur style un peu aride, trop factuel. Ce n’est heureusement pas le cas ici! Elizabeth Gouslan nous livre un portrait agréable à lire qui est constitué de chapitres thématiques assez courts et qui s’inscrivent globalement dans l’ordre chronologique.

Le choix du titre est un peu exagéré, cette biographie ne concentre pas que sur la vie amoureuse d’Ava! L’auteure évoque sa jeunesse, son arrivée à Los Angeles avec sa soeur Bappie comme chaperon: on assiste à la rencontre de deux mondes. La biographe insiste sur le caractère de garçon manqué de Ava et son contraste avec les autres aspirantes actrices ayant un physique de pin-up décolorées. Ses films les plus importants se voient accordées plusieurs pages chacun comme Pandora (1951), Mogambo (1953), La comtesse aux pieds nus (1954). L’auteure tente de trouver des mises en abîmes de la vie et de la personnalité d’Ava dans ces films. Ses trois mariages sont évoqués avec une place plus importante accordée à Franck Sinatra qui présenté comme son grand amour. J’ai appris de nombreuses anecdotes sur ses « exils » notamment ses années passées à Madrid. Ses nuits de fêtes sont également longuement décrites.

J’ai aimé la mise en parallèle avec d’autres actrices plus jeunes (Marilyn Monroe, Elizabeth Taylor) ou certains évènements comme la mort de JFK.

Il s’agit donc d’une biographie très agréable à lire et qui livre les aspects les plus importants de la vie de l’actrice. C’est donc bien pour commencer, si on ne connaît pas très bien Ava et le cinema de son époque. J’aurais parfois aimé que la biographe creuse un peu plus notamment sa façon de jouer (l’auteure s’appuie sur des déclarations d’Ava dans lesquelles celle-ci déclare souvent de manière désinvolte qu’elle n’intellectualise pas beaucoup ses rôles). La biographe n’aurait pas dû s’arrêter à ces déclarations. Elle aurait pu  tenter d’approfondir ce thème même s’il n’est évidemment pas facile de connaître tous les secrets de tournages. J’aurai en outre aimé que la bibliographie soit un peu plus fournie (c’est l’étudiante en Histoire qui parle).  Enfin, j’aurais évidemment aimé qu’il y ait encore plus de photos d’Ava tant sa beauté est célébrée par l’auteure.

Cette lecture me donne envie de lire Blonde la biographie de Marylin Monroe par Joyce Carol Oates. Certains parmi vous l’ont-ils lu?

Kheira

Films vus en Mars par Kheira (1)

Amour

Amour

Amour de Michael Haneke: Un cinéma de ma ville a eu la bonne idée de remettre quelques séances dans la foulée des prix remportés en février par ce film. Je dois avouer qu’au moment de sa sortie je n’ai pas eu le « courage » d’aller le voir, il me semblait trop déprimant. Il faut dire que les choses sont claires dès le générique (sans musique) on voit le sort final des personnages. Ensuite le film est un flash-back qui montre la vie de ce couple bourgeois passionné de musique. Au début j’ai trouvé leur façon de s’exprimer un peu trop « théâtrale » tous les mots semblent trop bien articulés, posés mais cette impression s’est dissipée au bout d’un moment. Compte tenu du sujet j’ai trouvé le style très froid, clinique de Michael Haneke très adapté. Il décrit parfaitement les aggravations progressives de l’état de santé de Anne. Il montre également la volonté d’isolement et d’extrême discrétion du couple face aux (rares) visites ou questions de leur entourage comme l’illustre très bien l’ambiance gênée lors de la visite d’un ancien élève devenu un pianiste célèbre. Isabelle Huppert interprète très bien le rôle de la fille unique de ce couple qui en peu de scènes traduit l’incompréhension, le décalage entre ses préoccupation et celles de ses parents et surtout l’impuissance face à cette situation. Les deux acteurs principaux Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant sont excellents, Jean-Louis Trintignant transmet parfaitement une certaine expression menaçante. Le générique de fin est comme celui du début sans musique et nous laisse sur une impression glaçante.

Au bout du conte

Au bout du conte

Au bout du conte d’Agnès Jaoui: Ce film m’a plu davantage pour son ambiance féérique (sans aucun élément surnaturel) que pour ses histoires pas toujours très « dramatisées ». Beaucoup de personnages sont personnages attachants comme Sandro ou Clémence. En revanche le personnage « principal » Laura interprété par Agathe Bonitzer est un peu agaçante, semblant en permanence insatisfaite. Quelques éléments m’ont semblé peu clairs comme la remarque de Laura sur la vie « très libre » de sa tante ce qui est loin d’être évident dans le film. Les acteurs sont bons, on peut particulièrement souligner les prestations de Benjamin Biolay dans le rôle du loup à la fois séduisant, classe et effrayant et Jean-Pierre Bacri dans celui du râleur plus il râle plus il me plaît!

Hansel et Gretel

Hansel et Gretel

Hansel et Gretel de Tommy Wirkola: Ce divertissement m’a franchement déplu. Avec ses instruments modernes anachroniques tel une sorte d’électrocardiogramme, son troll au grand coeur… bref les éléments ajoutés à l’histoire dorigines ne m’ont pas convaincu. Les acteurs Gemma Arterton et Jeremy Renner  font ce qu’ils peuvent pour porter le film mais c’est insuffisant. En outre les personnalités des sorcières ne sont pas suffisamment développées, la scène de séduction près du lac entre une sorcière et Hansel est je l’espère pour le réalisateur une parodie. Le générique du film , le jeune personnage de « fan » avant l’heure sont quelques rares éléments positifs bienvenus. J’espère que la suite (qui est déjà prévue) sera de meilleure qualité.

Lore

Lore

Lore de Cate Shortland: La bande-annonce m’avait intéressé par son contexte (la chute des nazis vu du point de vue d’une famille qui adhère à ses idées et dont le père a exercé des fonctions au sein du régime). De plus l’ambiance semblait  particulière et encore intensifiée par la rencontre entre Lore et un jeune homme qui se présente comme rescapé des camps. J’ai été assez surpise par les nombreuses scènes assez crues et dures (cadavres, lutte pour la nourriture..). La lutte de Lore pour se rendre chez ses grands parents tout en protégeant ses frères et soeurs dont un bébé est forcément émouvante. L’influence du jeune homme sur cette fratrie et la fascination qu’il exerce sur eux est intéressante. La fin illustre bien les conséquences de ces évènements sur la personnalité de Lore. Il s’agit donc d’un film âpre dont le fond est adouci par une manière de filmer assez…douce.

20 ans d'écart

20 ans d’écart

20 ans d’écart de David Moreau: Comédie française très fraîche, acteurs sont bons particulièrement Pierre Niney (que j’avais déjà apprécié dans Comme des frères) qui a une pêche, des allures de gaffeur. Les personnages secondaires son très réussis également et hauts en couleur. J’ai particulièrement ri devant la scène lors de laquelle le père de Balthazar (joué par Charles Berling) tente de se faire passer pour un alcoolique déprimé!

Le monde fantastique d'Oz

Le monde fantastique d’Oz

Le monde fantastique d’Oz de Sam Raimi: Pour une fois la 3D est utilisée à très bon escient et cela fait plaisir! Le film est fidèle à l’esprit de l’histoire du magicien d’Oz. Il débute un peu lentement, le temps de mettre en place tout cet univers, les choses s’accélèrent heureusement dans la seconde partie du film donnant lieux à des combats particulièrement originaux. Humour est très présent notamment à travers le personnage du magicien incarné par James Franco à la fois séduisant et un peu agaçant aussi! Cela reste assez optimiste et gentillet il ne faut s’attendre à quelque chose sombre ou de violent.

Films vus en Janvier/Février

 

N’étant pas trop inspirée  pour rédiger une longue critique des films que je vais voir je vous propose une série de très brèves impressions sur les films que j’ai vu récemment! Ce type d’article sera désormais mis en ligne tous les 15 jours.

La stratégie de la poussette:

J’avoue que je suis surtout allée le voir pour Raphaël Personnaz que j’apprécie depuis La princesse de Montpensier. Ce film a été une réelle déception, il n’y a aucune originalité, je me suis ennuyée devant cette histoire improbable.

 

Le monde de Charlie: 

Le monde de Charlie de Stephen Chbosky

Le monde de Charlie de Stephen Chbosky

 

Un film très émouvant qui parle à tout le monde je pense. Il parvient à éviter la plupart des clichés sur l’adolescence. Ce que j’ai apprécié c’est qu’il ne fait pas trop « classe moyenne américaine », il parait au contraire vraiment universel. Les trois jeunes acteurs sont très bons!

 

 

 

Alceste à bicyclette:

Premier film vu après mes partiels et je dois dire que j’ai été assez déçue, je m’attendais à des répliques plus acérées, une étude un peu plus profonde des deux personnages principaux. Le film traîne beaucoup trop en longueur! J’ai en revanche trouvé Fabrice Luchini épatant (comme souvent) il prend largement le dessus sur Lambert Wilson dans ce rôle de misanthrope entier et passionné par son métier.

 

Renoir:

Renoir film de Gilles Bourdos

Renoir film de Gilles Bourdos

Le film vaut surtout pour sa très belle photographie et son atmosphère. Il ne s’y passe pas grand chose mais de toute façon je ne suis pas allée le voir pour voir un film d’action! J’ai particulièrement aimé quelques scènes assez simples très émouvantes comme celle du retour de Jean blessé à la guerre accueilli par toutes les « femmes » de la maison (qui sont tour à tour modèles, servantes, nourrices…) ou encore la scène de l’avion toujours avec Jean. Le gros bémol ce sont les deux jeunes acteurs qui jouent bien mais parlent d’une façon qui ne correspond pas du tout à l’époque du film.

 

La Parade:

Il s’agit d’un film assez surprenant dans lequel tout est exagéré,parodié et cela fonctionne pour ma part j’ai pas mal ri!

Zero Dark Thirty:

L’interprétation de Jessica Chastain est très bonne toute en sobriété. La première partie est prenante elle retrace plusieurs années de traque centrée sur le Pakistan mais pas uniquement. Mais ensuite lorsque la maison est identifiée comme celle de Ben Laden plus d’une heure avant la fin et que l’on assiste à de multiples négociations j’avoue que j’ai trouvé le temps long!

Hapiness Therapy:

J’avais beaucoup aimé la bande annonce et je crois j’ai été un peu victime de la stratégie de com’ des frères Weinstein! J’attendais beaucoup de ce film et j’ai été plutôt déçue! L’histoire est prenante,les problèmes psychologiques des personnages ne sont pas caricaturés mais il manque un petit quelque chose de plus peut être dans les dialogues. J’ai trouvé que Robert De Niro avait pris un sacré coup de vieux mais son jeu est toujours à la hauteur et j’adore sa tenue improbable à la fin du film! J’ai perçue la fin du film comme un « hommage » aux comédies romantiques!

Django Unchained:

Le film se divise en trois grandes parties:la partie chasseur de primes/le séjour à Candy Land et une troisième durant laquelle le suspense est totalement relancé.  J’ai apprécié les effets de styles qui rendent hommage aux vieux western (notamment les lettres écrites en rouge vif) ainsi que la première partie. J’ai en revanche trouvé la partie du milieu très longue (même  si la lenteur est volontaire de la part de Quentin Tarantino) j’ai surtout trouvé que Léonardo Di Caprio et Christoph Waltz se sont mis à deux pour reprendre le rôle de ce dernier dans Inglourious Basterds. Les discussions et les manipulations interminables autour d’une boisson ou d’un repas ont fini par me lasser. Heureusement que dans la dernière demi-heure le suspense et l’action sont relancés! Je garde donc une impression mitigée de ce film!

Lincoln:

Etant étudiante en Histoire j’ai eu la chance d’étudier le contexte dans lequel le film se déroule! L’interprétation de Daniel Day Lewis est excellente j’ai également beaucoup aimé celle de Sally Field qui joue l’épouse du président. Le film mêle habilement la lutte politique et la vie privée assez sombre du président marqué par la mort d’un de ses fils. Je pense que le film aurait gagné à être un peu plus court mais  il possède un souffle qui maintient  l’intérêt et je dirais presque le suspense même si a fin est connue! Spielberg a le don de nous emporter dans cette lutte pour l’abolition de l’esclavage! J’ai été particulièrement émue par une « chute » liée au personnage interprété par Tommy Lee Jones!

Hitchcock:

Un bon petit film avec de très bons acteurs. Helen Mirren est géniale, Anthony Hopkins est métamorphosé au sens propre et pour une fois Scarlett Johansson ne joue pas un personnage trop appuyé sur son sex-appeal! Il évoque la réalisation du film Psychose mais effleure aussi des thèmes plus complexes comme sa relation avec sa femme et  l’obsession d’Hitchcock pour certaines de ses actrices. Dommage que cet aspect ne soit pas davantage creusé! Le film donne surtout envie de revoir Psychose que j’ai vu il y longtemps. Un subtil humour se glisse surtout vers la fin du film! 

Transylvanie:

Le dessin animé reprend habilement de nombreux « blagues » en modifiant le point de vue Monstres/Humains. Les personnages sont sympathiques mais les thèmes (mère décédée, passage à l’âge adulte et émancipation) ne sont pas révolutionnaires!

Flight:

C’est un film très original car c’est un un blockbuster mais traite de l’alcoolisme de façon assez intimiste. J’ai trouvé la fin plutôt surprenante mais je ne vous en dis pas plus. Denzel Washington est très bon tout comme Keilly Reilly qui semble vouloir casser son image interprétant un personnage marginal et drogué.

 

Wadjda:

Wadjda de Haifaa Al Mansour

Wadjda de Haifaa Al Mansour

 

Un film qui raconte avec beaucoup d’humour comment une jeune fille tente de se jouer des … de la société saoudienne pour parvenir à ses fins! La jeune actrice est très douée, dynamique et rigolote!

 

 

 

N’hésitez pas à nous dire ce que vous avez pensé de ces films (certains sont encore à l’affiche). Je vous rappelle que ce type d’article sera désormais un rendez-vous bimensuel!

Kheira

Le cinéma revient-il à des valeurs plus traditionnelles?

La vie d'une autre

Affiche de la vie d’une autre de Sylvie Testud (2012)

J’ai remarqué récemment de nombreux films qui traitent de l’infidélité,des déceptions amoureuses qui finissent avec un couple ou une famille qui reste soudés malgré tout. Le pardon semble revenir « à la mode ». La famille reste ou redevient un élément essentiel à sauver, une valeur « refuge » pour utiliser une formule clichée. Pour évoquer ce thème  je n’ai évidemment pas retenu les comédies romantiques ou les films d’époque. J’ai sélectionné quelques films de 2011 et 2012 de plusieurs nationalités.

360

Jude Law et Rachel Weisz dans 360 de Fernando Meirelles (2012)

(In)fidélité

Je n’ai pas vu le film collectif intitulé Les Infidèles mais le côté film à sketch et comédie ne le fait pas trop entrer dans la catégorie que je souhaite évoquer.

Je commence par L’art d’aimer d’Emmanuel Mouret sorti en novembre 2011. Ce film évoque la trajectoire de nombreux couples et leurs aventures amoureuses. Il est finalement assez gentillet,il montre entre autre  la fidélité d’un couple marié,les difficultés à faire le premier pas. Dans d’autres films français de ce type on assiste souvent à une sorte de « tout le monde couche avec tout le monde ».

L’adultère mène visiblement à la culpabilité,la souffrance. Comme dans 360 de Fernando Meirelles avec par exemple le personnage joué par Anthony Hopkins dont la fille fait une fugue après avoir découvert la double vie de son père. Le personnage joué par Jude Law se résout à la fidélité après une tentative ratée d’avoir recours à une prostituée. Son épouse jouée par Rachel Weisz décide de mettre fin à son aventure avec un homme plus jeune. Le personnage joué par Jamel Debbouze fait également « le choix de la raison ». Donc ce film choral sur l’amour et les multiples possibilités qui se présentent laisse une impression de « conservatisme ». On peut remarquer que les critiques n’adhèrent pas et critiquent le film pour son aspect moralisateur.

La vie d’une autre de Sylvie Testud qui raconte l’histoire d’un femme qui se réveille 15 ans après sa rencontre avec l’homme de sa vie. Elle découvre alors qu’ils sont au bord de la rupture. Le film plaide finalement pour le fait de sauver son couple.  L’homme de ce couple accorde en outre une place importante à sa famille notamment Jeanne sa cousine et collaboratrice (ce que son épouse n’accepte pas). Enfin ses propres parents sont un couple finalement plus uni qu’elle ne l’imagine.

On peut enfin évoquer Lady Vegas le dernier film de Stephen Frears qui se déroule à Los Angeles (la cité du vice par excellence) et dans l’univers  des paris sportif. On aurair pu s’attendre à une critique au vitriol de cet univers mais on assiste finalement à un film très gentillet. On nous montre un couple Catherine Zeta Jones-Bruce Willis qui recolle les morceaux afin de retrouver leur bonheur conjugal. Ils veillent également avec bienveillance sur un jeune couple.

L’éloge de la famille

Starbuck de Ken Scott traite d’un thème assez trash (le don de sperme à l’excès),avec une bande annonce qui insiste sur le côté burlesque de la situation. En fait c’est la famille et les valeurs qu’elle nécessite (solidarité,responsabilité..) qui sont célébrées à l’envi. Les multiples enfants de Starbuck/Davis sont vus comme une vraie chance voire bénédiction.

Starbuck

Tous les enfants de Starbuck

Ce retour à des valeurs traditionnelles peut être lié à l’actualité (les difficultés économiques,la solitude des familles monoparentales).

Il s’agit sans doute également d’un retour de balancier dans le monde artistique. En effet le cinéma et les personnes qui gravitent autour ont souvent donné l’image d’avoir des moeurs très libres,d’être en avance sur la société. Aujourd’hui les cinéastes ont sans doute envie d’aller au delà de cette vision désormais classique est d’évoquer les thèmes de la solidité des liens familiaux et du pardon notamment.

Et vous avez-vous eu cette impression récemment?Pensez-vous que la fidélité et la famille soient redevenues des valeurs centrales au cinéma?

 

Keira