Le cinéma revient-il à des valeurs plus traditionnelles?

La vie d'une autre

Affiche de la vie d’une autre de Sylvie Testud (2012)

J’ai remarqué récemment de nombreux films qui traitent de l’infidélité,des déceptions amoureuses qui finissent avec un couple ou une famille qui reste soudés malgré tout. Le pardon semble revenir « à la mode ». La famille reste ou redevient un élément essentiel à sauver, une valeur « refuge » pour utiliser une formule clichée. Pour évoquer ce thème  je n’ai évidemment pas retenu les comédies romantiques ou les films d’époque. J’ai sélectionné quelques films de 2011 et 2012 de plusieurs nationalités.

360

Jude Law et Rachel Weisz dans 360 de Fernando Meirelles (2012)

(In)fidélité

Je n’ai pas vu le film collectif intitulé Les Infidèles mais le côté film à sketch et comédie ne le fait pas trop entrer dans la catégorie que je souhaite évoquer.

Je commence par L’art d’aimer d’Emmanuel Mouret sorti en novembre 2011. Ce film évoque la trajectoire de nombreux couples et leurs aventures amoureuses. Il est finalement assez gentillet,il montre entre autre  la fidélité d’un couple marié,les difficultés à faire le premier pas. Dans d’autres films français de ce type on assiste souvent à une sorte de « tout le monde couche avec tout le monde ».

L’adultère mène visiblement à la culpabilité,la souffrance. Comme dans 360 de Fernando Meirelles avec par exemple le personnage joué par Anthony Hopkins dont la fille fait une fugue après avoir découvert la double vie de son père. Le personnage joué par Jude Law se résout à la fidélité après une tentative ratée d’avoir recours à une prostituée. Son épouse jouée par Rachel Weisz décide de mettre fin à son aventure avec un homme plus jeune. Le personnage joué par Jamel Debbouze fait également « le choix de la raison ». Donc ce film choral sur l’amour et les multiples possibilités qui se présentent laisse une impression de « conservatisme ». On peut remarquer que les critiques n’adhèrent pas et critiquent le film pour son aspect moralisateur.

La vie d’une autre de Sylvie Testud qui raconte l’histoire d’un femme qui se réveille 15 ans après sa rencontre avec l’homme de sa vie. Elle découvre alors qu’ils sont au bord de la rupture. Le film plaide finalement pour le fait de sauver son couple.  L’homme de ce couple accorde en outre une place importante à sa famille notamment Jeanne sa cousine et collaboratrice (ce que son épouse n’accepte pas). Enfin ses propres parents sont un couple finalement plus uni qu’elle ne l’imagine.

On peut enfin évoquer Lady Vegas le dernier film de Stephen Frears qui se déroule à Los Angeles (la cité du vice par excellence) et dans l’univers  des paris sportif. On aurair pu s’attendre à une critique au vitriol de cet univers mais on assiste finalement à un film très gentillet. On nous montre un couple Catherine Zeta Jones-Bruce Willis qui recolle les morceaux afin de retrouver leur bonheur conjugal. Ils veillent également avec bienveillance sur un jeune couple.

L’éloge de la famille

Starbuck de Ken Scott traite d’un thème assez trash (le don de sperme à l’excès),avec une bande annonce qui insiste sur le côté burlesque de la situation. En fait c’est la famille et les valeurs qu’elle nécessite (solidarité,responsabilité..) qui sont célébrées à l’envi. Les multiples enfants de Starbuck/Davis sont vus comme une vraie chance voire bénédiction.

Starbuck

Tous les enfants de Starbuck

Ce retour à des valeurs traditionnelles peut être lié à l’actualité (les difficultés économiques,la solitude des familles monoparentales).

Il s’agit sans doute également d’un retour de balancier dans le monde artistique. En effet le cinéma et les personnes qui gravitent autour ont souvent donné l’image d’avoir des moeurs très libres,d’être en avance sur la société. Aujourd’hui les cinéastes ont sans doute envie d’aller au delà de cette vision désormais classique est d’évoquer les thèmes de la solidité des liens familiaux et du pardon notamment.

Et vous avez-vous eu cette impression récemment?Pensez-vous que la fidélité et la famille soient redevenues des valeurs centrales au cinéma?

 

Keira