La Vengeance d’une maîtresse de Tamar Cohen

Sally, la quarantaine, se retrouve dans une situation intenable. En effet, après de belles promesses son amant, Clive, la quitte pour s’occuper de sa famille. Elle était pourtant prête à quitter son propre mari et sa famille pour partager sa vie avec lui. A partir de là commence la chute d’une femme blessée et meurtrie.

Nous avons donc un sujet qui peut paraitre un peu stéréotypé mais au final le thème abordé est  mine de rien assez lourd avec tout ce qui tourne autour de la dépression, du déni total, d’un égoïsme face à sa propre famille et de la prise d’antidépresseurs et de somnifères. La psychanalyse est d’ailleurs souvent tournée en dérision.

En réalité, il s’agit d’un journal adressé à Clive. En effet, tout le long du roman Sally s’adresse à lui à la première personne. Ce roman ne comporte aucun chapitre. A première vue c’est assez déroutant. Cependant, nous avons tout de même des sauts de ligne pour nous avertir qu’elle écrit à des moments différents. Mais si on se met à la place du personnage principal, qui est dans un état lamentable, il est compréhensible qu’elle ne prenne pas le temps de noter les dates de rédaction. Ceci pose parfois problème au lecteur pour se situer dans le temps.

Sally n’est pas un personnage attirant. Elle se laisse aller, ne s’occupe plus de ses enfants, ment à son mari à tout va. Par contre, on a forcément à un moment ou à un autre de l’empathie pour cette femme mais aussi de la pitié face à ce qui lui arrive. En effet, nous avons sous les yeux une femme en pleine souffrance qui tombe petit à petit dans la folie.

L’écriture est fluide. Ce roman se lit très vite et est très bien écrit. On se prend tout de même au jeu de savoir jusqu’où ira Sally. Un fort suspens à la fin est mis en place. Mais seulement à la toute fin. C’est franchement dommage. Le début est plutôt intéressant et prometteur mais le schéma mis en place par l’auteure devient vite répétitif. La situation n’avance pas. Tamar Cohen aurait dû aller plus loin dans son sujet. Ce roman aurait mérité d’être plus fouillé surtout vu le sujet.

Je n’ai vraiment pas compris le rapport entre le titre du roman et son contenu. En aucun cas, je n’ai ressenti de la part de l’héroïne une quelconque agressivité. La plupart du temps elle est complétement abattue, paumée et ne sait pas ce qu’elle fait. Certes elle continue de s’immiscer dans la vie des proches de son ex-amant mais c’est davantage pour garder un lien avec lui que pour lui faire du mal.

Une lecture en demi-teinte pour moi donc. Un bon sujet de roman qui aurait pu être palpitant d’autant plus que l’auteure a une écriture très agréable. Les sentiments me paraissent plutôt bien retranscrits et la mise en forme du récit est intéressante et intelligente. Dommage que le titre induise le futur lecteur en erreur, que Sally ne soit pas plus attachante et que le véritable suspens n’arrive qu’à la fin.

Merci à Livraddict et aux éditions Jean-Claude Lattès pour la lecture et la découverte de ce roman original.

    

Fanny

5 réflexions sur “La Vengeance d’une maîtresse de Tamar Cohen

  1. La couverture est magnifique, je l’avais repérée, mais le sujet me semble bien trop triste pour moi, surtout si tu n’as pas été totalement convaincue…

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